10 ans d’entrepreneuriat : L’heure du bilan

par Aurélien Bardon

Nous sommes le 1er Février 2008.
Il est midi. J’ouvre les yeux.

Je suis allongé dans un grand futon de 2m sur 2 installé en mezzanine. J’ai dormi beaucoup plus que d’habitude.

Je n’irai pas à l’agence ce matin, celle où je suis resté plusieurs mois après ma période de préavis afin de terminer le maximum de projets ou de les transmettre dans les meilleures conditions possible.

Afin de ne pas mettre dans l’embarras cette agence, j’avais trouvé et formé moi-même mon remplaçant, travaillé encore plus les dernières semaines parfois jusqu’à minuit comme si j’allais rester encore des années.

J’apprendrai plus tard que cette conscience professionnelle aura été vaine, puisque suite au hack d’un site de l’agence peu après mon départ, le bigboss de l’agence me suspectera…

Bref…

Tellement de temps s’est écoulé depuis ce 1 février 2008 et c’est certainement l’occasion de prendre justement le temps. Le temps de réfléchir et de faire un bilan.

Je ne comprendrai jamais les gens qui disent : « Si c’était à refaire, je referais tout pareil !« . J’ai vécu des moments exceptionnels lors de ces 10 dernières années mais j’ai aussi commis de graves erreurs dont je vais encore payer les conséquences certainement pour le reste de ma vie.

Oui, j’aimerais revenir en arrière, faire différemment certaines choses, faire mieux mais cela n’est pas possible.

Toutefois, je reste globalement extrêmement fier, heureux et ravi d’avoir pris la décision de me lancer. Cette décision n’avait pas été planifiée. Il a suffit d’une remarque injuste d’un client soutenu par mon boss pour que je décide de me lancer du jour au lendemain.

Edition de sites web

Je gagnais plus que confortablement ma vie grâce à l’édition de mes sites web. Plusieurs centaines d’euros par jour sans rien avoir à faire mais les débuts furent finalement catastrophiques.

Après seulement 6 mois, j’ai subi 2 énormes vagues de pénalités en provenance direct d’un salarié de Mountain View réduisant considérablement mes revenus. Dès que je lançais un site, il était pénalisé. Le message était clair, Google ne voulait plus de moi. Le warning a été des revenus Adsense trop important.
Dans le même temps, j’ai du prendre à ma charge quelqu’un de ma famille.

Il y a plus glorieux comme début.

Toutefois, j’avais pu mettre de coté l’équivalent de 2 bonnes années de salaire et il me restait quelques rares sites que le Googler n’avait pas réussi à repérer.

Il n’y avait donc pas vraiment de raison de s’alarmer.

Ce fut l’occasion de lancer un nouveau site de contenu gratuit : Oseox.fr.

A l’instar d’outil-referencement.com lancé en 2005, peu de personnes semblent avoir cru à ce projet au départ. C’est pourtant celui dont je suis le plus satisfait aujourd’hui.

Chaque jour, partout dans le monde, des personnes consultent ce site afin d’apprendre ou de trouver la réponse à une question précise. Plus de 20 000 personnes se sont inscrites à la newsletter, plusieurs millions de visites…

Dans le même temps, plusieurs sociétés me demandaient depuis plusieurs mois de les aider en SEO.
J’ai donc tout naturellement terminé par accepter alors que je ne voulais pas livrer de prestatations.

Avec le recul, je remercie infiniment cette personne de Google d’avoir pénalisé mes sites. Je gagnais trop d’argent, trop jeune et avec des sites vraiment pas terribles qui ne me poussaient pas à apprendre et à sortir de ma zone de confort. Je devais avoir quelque chose comme 23 ans.

ASEOX

Fin du portage salarial (qui est une hérésie fiscalement…) et création d’ASEOX.

Lors d’une conférence en Belgique, j’annonce à mon ancien responsable de Master que je monte une agence. Il m’expliquera son scepticisme concernant mes capacités à mener à bien ce projet.

Vous ne pouvez pas savoir à quel point cela me motive lorsque l’on me sous-estime.

Au bout d’un an, j’avais finalement pas mal de clients.

Puis, JB, un ami SEO, m’explique qu’il souhaite quitter son travail. En dégustant des makis, je lui propose de me rejoindre. Je n’avais pas encore de travail pour 2 mais tous les indicateurs étaient au vert.

La première année, j’ai travaillé depuis chez moi ce qui m’a permis d’économiser un loyer et de gagner 1kg par mois 😀

L’arrivée de JB et la création de la société a débouché sur la location de véritable locaux. C’est ainsi que j’ai pu retrouver d’anciens collègues qui eux aussi débutaient leur société.

La co-habitation c’est plutôt bien passée même si sur la fin il commençait à y avoir certaines tensions.

Nous jouions à Warsaw le midi, à Fifa le soir. C’était l’époque du grand Inter de Milan avec Adriano et Ibra. Nous n’avions même pas de site Internet officiel pour l’agence. Juste une page d’attente.

Nous avons alors déménagé 2 fois pour finalement arriver dans un local de 60m carré pour 2.

2 ans après la création d’Aseox, nous avions enfin signé de beaux projets et commencions à être sur quelques gros appels d’offres parfois face à d’énormes agences.

Vers Avril-Mai 2011, le carnet de commandes était plein (80K€) et nous étions positionné sur plein d’appels d’offres (plus de 100K). Il était clair que nous n’allions pas pouvoir continuer à 2.

Dans le même temps, nous rencontrions déjà les même problèmes qu’aujourd’hui, il était souvent difficile de faire déployer nos conseils même sur des CMS Ecommerce simples tel que Prestashop.

Nous n’avions pas vraiment d’ambition à part livrer des prestations sérieuses, prendre du plaisir à travailler et augmenter notre niveau à FIFA.

L’association

S., un ancien collègue m’appelle. Il m’explique sa situation.
Il travaille la moitié de son temps pour un site e-commerce dont il est actionnaire (et pour laquelle j’ai livré une prestation quelques mois.)

L’autre moitié de son temps, il a sa société de création de sites E-commerce Prestashop.

Il avait convenu avec ses associés d’arrêter le projet de site E-commerce si après 2 ans la structure ne pouvait lui verser un salaire.
Malheureusement, cette structure perdait beaucoup d’argent et ne pouvait pas lui verser un salaire. Leur site n’a jamais vraiment gagné d’argent apparemment. Ces 2 associés avaient investi beaucoup, on parle d’une somme à 6 chiffres…

Il m’indique alors qu’il a de la disponibilité pour travailler sur un outil SEO dont nous avions déjà parlé. Je lui partage nos difficultés de faire appliquer nos préconisations et du faible niveau global des prestataires techniques.

Nous imaginons alors de travailler en collaboration et de tester comment cela fonctionne. Puis finalement au fil des discussions, nous imaginons une association.

Je lui présente ASEOX, lui montre tous nos chiffres, bilans, notre carnet de commandes, le montant de nos appels d’offre en cours.

Il m’applique que sa société Y***** fonctionne aussi bien qu’ASEOX mais qu’elle a juste moins de potentiel.
Je suis impressionné surtout qu’il réalise cela tout seul et que chez ASEOX nous sommes déjà 2.

Je souhaite analyser cela mais malheureusement il m’indique que son comptable n’a produit aucun bilan pour l’instant et qu’il n’a donc pas de document à me transmettre.

Dans tous les cas, j’avoue, qu’entrepreneur naissant, je ne sais pas très bien lire les bilans et je ne m’y connais pas beaucoup en cessation de parts.
Puis nous convenons qu’une période de test ne serait qu’une perte de temps et qu’il faut mieux s’associer directement.

A cette époque, j’allais avoir 26 ans.

S m’indique que malgré le fait que sa société pèse autant qu’Aseox, il ne souhaite que 34%. En effet, il estime qu’ASEOX a plus de potentiel. Je suis flatté par ce geste. Je ne savais pas d’où sortait le chiffre 34, mes connaissances en droit étant limitées.

Je cède donc pour 340€, 34% d’ASEOX en Juin 2011.
S garde 100% de sa société Y*****.

Il s’agit d’une vente de parts au nominal sans valorisation de la structure. En échange, S m’indique qu’il va nous apporter autant de CA via ses clients car il « fait pareil » qu’Aseox.

Le comptable me demande si j’avais conscience de ce que j’étais en train de faire car je renonçais à beaucoup d’argent et d’avantages (combo zone franche + associé unique notamment).

J’ai répondu oui ;D (LoLiLoL)

J’étais extrêmement motivé. La vision était claire : Devenir une belle agence trafic et e-commerce. Je m’occupe du pole Trafic, S du pole E-commerce.

Coté Administratif, nous restons une toute petite agence mais je décide de changer de cabinet comptable afin d’être mieux accompagné. Notre nouveau cabinet se déplace sur place chaque mois pour la TVA, réalise à distance les fiches de paies et contrats qu’il n’y a plus alors qu’à imprimer.

Un vrai projet

Avec JB, nous rédigeons et déployons en 2 jours le contenu du site Aseox.fr

J’active alors l’intégralité de mon réseau (la plupart pensait que j’étais indépendant et que je ne travaillais que sur mes sites). et réagit formidablement bien. Le but étant maintenant de se développer fortement.

Nous gagnons quasiment tous nos appels d’offre SEO et participons à de nouveaux appels d’offres. Avant même 2012, entre juin et décembre 2011, nous signons pour plus 150 000 euros de CA supplémentaires rien qu’en SEO et ADWORDS.

J’ai tellement d’énergie à cette époque que j’arrive quasiment en courant à l’agence chaque matin, systématiquement le premier et partant le dernier, trop excité et bien incapable de dormir davantage. Je n’ai surement pas donné assez d’attention à ma copine de l’époque qui m’a pourtant toujours soutenu.

Je tombe de fatigue chaque samedi et dimanche après-midi car je me donnais à 200%. Il fallait vite remplir ce local bien trop grand pour nous 3.

S devient papa quelques mois après avoir rejoins Aseox. C’est le 1er « bébé Aseox ». Il y en aura beaucoup d’autres par la suite et j’avoue que j’en suis assez fier.

Il aura aussi des jumeaux environ 1 an après cet premier heureux événement. JB aura également des jumeaux et d’autres bébés viendront par la suite.

Recrutement

Coté trafic, nous enchainons donc les excellents résultats. Nous décidons de recruter non pas 1 mais directement 2 personnes en plus dès fin 2011 ! JC nous rejoint quasiment immédiatement, LO voit sont préavis repoussé et nous rejoindra finalement que début 2012. Nous sommes donc passés de 2 à 5 en quelques mois.

Et même 6, car notre freelance OL vient de plus en plus souvent travailler sur place avec nous. Il préfère à l’époque garder ce statut.

Cela change terriblement mes taches au quotidien. Nous sommes donc déjà 5 SEO.

Cette période est terriblement motivante car le challenge ne faisait qu’augmenter. Il me faut trouver du travail pour tout le monde. Mais… comme par magie, à chaque fois, les contrats tombent au bon moment. J’apprends également ce que signifie vraiment être chef d’entreprise (certes toute petite).

Nous terminons à chaque fois de livrer nos clients le dernier jour du mois. J’avais une chance incroyable de pouvoir compter sur cette équipe vraiment très sérieuse avec une forte conscience professionnelle.

Je travaille 1 an d’affilé, 6 jours par semaine, sans prendre de vacances. Mes collègues me disent que je suis fou mais j’adore ça et je n’ai envie de faire que cela.

je dois vraiment remercier beaucoup de personnes de mon réseau qui nous ont apporté un nombre de missions considérable. L’année prochaine, pour les 10 ans d’ASEOX j’écrirai un article dédié pour tous les remercier nominativement !

Sans jamais avoir à décrocher le téléphone nous avons été contacté par les plus grandes marques. Je ne pourrai jamais les remercier assez.

Coté E-commerce, nous rencontrons plus de difficultés.

Aussi étrange que cela puisse paraitre, nous n’avions finalement qu’un seul client récurrent avec 1 jour de TMA mensuel que nous ne consommions pas toujours. Nous n’avons finalement jamais réussi à faire mieux.

Par chance, mon réseau d’apporteur d’affaires nous apportait non seulement des prospects SEO mais aussi des prospects Ecommerce. Malheureusement, nous perdions quasiment 100% des appels d’offres.

Je crois qu’en 18 mois nous avons gagné 3 projets E-commerce dont 1 lancé par les étudiants d’une école ou j’interviens. les 10 premiers mois, zero Ecommerce gagné si ma mémoire est bonne.

Nous ne recrutons donc pas pour le pôle Ecommerce. Le CA du pôle ne couvre même pas un salaire.

Malgré cela, j’ai toujours pensé que ce pole allait fonctionner et que c’était une super idée de combiner Trafic et Ecommerce. Ma motivation n’était pas entachée bien que très surpris les premiers mois car je pensais que d’emblée il y allait déjà voir des clients Ecommerce « existants ».

Notre seul client SEO+Ecommerce n’obtenait pas de bons résultats. Pour une raison que j’ignore encore aujourd’hui, nous n’arrivions pas à déployer nos propres conseils SEO.

Je peux vraiment avoir honte, moi qui ai souvent moqué les agences techniques. Nous n’étions pas meilleurs qu’eux, même avec seulement 2 mètres de distance entre le SEO et le développeur. C’est un grand mystère.

Les finances

Financièrement cela n’était pas très grave.

Durant les 2 premières années, je devais me verser entre 1000 et 1500 euros de salaire NET par mois. Nos salariés n’étaient pas grassement payés non plus mais ont reçu plus que dans leurs précédents jobs.

Je mettais un point d’honneur à mettre de la tréso de coté afin d’anticiper une baisse de régime.
Ainsi depuis son premier jour, la tréso ne faisait qu’augmenter.

J’avais apporté plus de 30 000€ dès la première années, via des fonds qu’il me restait sur des plateformes (affiliation, adsense…).

Nous étions aussi localisés en zone franche ce qui permettait de ne pas payer d’impôts.

Fin 2011, financièrement les perspectives étaient incroyables.
Fin 2012, nous pouvions ne plus rien vendre pendant 1 an et payer tous les salaires !

C’était mon principal objectif.

Le deuxième était de pouvoir dire à n’importe lequel de nos clients :

Vous n’êtes pas satisfait de notre travail ? Vous avez un problème de tréso ? vous avez changé d’avis ? Vous avez signé un contrat d’un an ? Pas de souci, vous pouvez arrêter tout de suite.

C’est encore aujourd’hui la règle chez ASEOX

Le troisième objectif était de n’avoir pas à faire de prospection active, cela n’est pas mon truc.

Le quatrième était de n’avoir pas à se brader.

Le cinquième était de pouvoir dire ses 4 vérités à un client qui ne respecterait pas l’un de mes collègues.

La tréso c’est la liberté. Un jour, chez ASEOX, nous vivrons forcément un moment où nous serons dans le rouge. Je ne sais pas comment je vais vivre cette période. Surement assez mal 🙂

La déprime

De fin 2012 à début 2013, je découvre des choses assez graves et perd toute ma motivation.

S ne voulait pas que je parle des problèmes à nos collègues. Je ne dis rien, j’affiche le plus souvent un grand sourire de façade devant clients et collègues qui à ce moment là, ne pouvaient pas se douter que je passais mes soirée et week end à pleurer enfermé chez moi sans sortir.

Début 2013, au fond du gouffre, je pars à l’autre bout du monde en vacances.

Je reviens et prends quelques jours pour me remettre du jetlag.
A peine arrivé, je reçois 1 ou 2 démissions.
Je sens que c’est la fin. Que tout est terminé.

Pourtant les vacances m’ont donné beaucoup d’énergie !

J’ai retrouvé une énorme motivation et mon amour d’Aseox.
Je décide d’exposer tous les problèmes à toute mon équipe.

Ma question est simple.

Que voulez vous faire ? On arrête ou vous voulez vous battre et continuer ?

La réponse est unanime. Plus personne ne démissionne.
Il me demande de me battre et m’expliquent qu’ils sont tous disposés à se battre également. Ils m’apprennent également des choses très surprenantes et très graves. Nous ouvrons alors tous les yeux et comprenons beaucoup de choses…

Je m’engage à régler l’ensemble des problèmes sous 20 jours.

Pour des raisons évidentes, je ne peux expliquer ici les problèmes que nous avions à l’époque.

Les procès

De 2013 à 2015, ASEOX sera attaquée 2 fois en justice (pas par des clients).
Nous gagnerons les 2 procès et obtiendrons même quelques milliers d’euros au titre de l’article 700.

C’est une période vraiment difficile.
Mon avocat m’explique que je n’ai rien le droit de dire. Je fais le dos rond, supporte les humiliations et attends.

Je découvre que certaines personnes n’accepteront pas d’attester de la simple vérité. Je me demande comment ces personnes font pour se regarder dans un miroir chaque matin. Pour boire des coups il y a toujours du monde, en cas de problème, il reste bien peu de personnes.

Mes collègues seront formidables. Certains iront même jusqu’à rester de nombreux soirs de suite à l’agence jusqu’à très tard.
Non pas pour travailler mais pour ne pas me laisser seul faire ce que j’ai à faire.

Le départ de JB

Le départ de mon 1er collègue JB a été une étape importante de ma vie d’entrepreneur.
Ce départ était une très bonne chose aussi bien pour lui que pour ASEOX.

J’avais essayé de le retenir la 1er fois mais pas la 2ème car c’était vraiment le bon moment.

Toutefois, cela fut un choc de voir partir la première personne recrutée, celle avec qui j’avais pu élever mon niveau à Fifa afin d’atteindre la première division 😀 ou bien encore découvrir les « niveaux de conscience » sur Street Fighter (j’espère que cela te fera rire de lire cela).

Mon premier but lorsque je monte un projet n’est pas de gagner de l’argent. Mais de vivre quelque chose de passionnant qui donne envie de se lever le matin et surtout d’apprendre. Le partager avec des personnes rend cette experience encore plus forte.

Les départs font parties de la vie d’une entreprise. Mais je n’ai jamais considéré une entreprise comme un business consistant à faire de l’arbitrage entre la somme facturée aux clients et les salaires versées aux collaborateurs.

A l’heure où j’écris ces lignes, je sais que LO quittera cette année Aseox. Je ne sais pas quand exactement mais cela arrivera cette année.
Cela sera un moment difficile que j’appréhende déjà.

Les recrutements

Les premiers recrutements sont vraiment très importants. Ils conditionnent tout le reste. J’ai vraiment eu de la chance de tomber sur JB, OL, LO ou bien encore JC.

Nous avons également fait appel à de nombreux sous traitants très efficaces, je pense à YK ou bien encore à AB.

J’ai eu beaucoup de mal par la suite à faire les bons choix.

Je me rends compte aujourd’hui, que j’ai beaucoup de mal à travailler avec quelqu’un avec qui je ne serai pas vraiment complice. Quelqu’un dont je ne vais pas apprécier l’humour ou les valeurs.

J’ai besoin d’admirer pour aimer. C’est vrai pour mes amis, mes collègues, mes copines, mes clients, mes associés.
Mais je remercie vraiment tous ceux qui m’ont fait confiance durant ces 10 ans même lorsque cela « ne c’est pas bien passé ».

Les licenciements

Je n’ai jamais eu pour l’instant à licencier.
1 rupture conventionnelle et plusieurs ruptures de période d’essai.

J’ai eu 2 ruptures de période d’essai qui se sont vraiment mal passées. L’un a pleuré quasiment dans mes bras, l’autre m’a hurlé dessus et insulté.

Je me suis toujours considéré comme le principal responsable. Je n’aurai pas du les recruter… mais je n’ai pas su détecter les problèmes en amont.

Dans ces 2 cas et même lorsque cela c’est bien passé, je peux vous garantir que cela vous retourne l’estomac. C’est un métier de savoir mettre fin à une collaboration et je ne suis pas fait pour cela. J’ai bien conscience que cela est encore plus difficile pour la personne remerciée.

Afin de contourner le problème, la solution que j’ai trouvé est de payer les collaborateurs (validés en CDI) jusqu’à ce qu’il trouve une mission qu’ils apprécient. Ainsi, il n’y a pas plus eu de drames et tout le monde se quittent en bons termes. Cela permet de relâcher la pression très rapidement, il n’y a plus la pression de l’argent.

J’ai refusé toutefois une seule fois une rupture conventionnelle car la personne pouvait trouver un travail du jour au lendemain sans souci.

Les épreuves de la vie au sein d’une entreprise

Les naissances sont de jolis moments.
Les décès ou les déceptions amoureuses sont des moments moins joyeux.

On est théoriquement censé laisser ses problèmes devant la porte de l’entreprise mais dans une petite boite cela n’est pas toujours comme cela.
Il faut alors être compréhensif, savoir soutenir, aider, subir de l’agressivité ou faire comme si de rien n’était afin de respecter la pudeur de chacun.

Il est difficile parfois de savoir comment réagir mais l’empathie est toujours la clé. Je n’ai surement pas toujours été le boss le plus cool mais j’ai fait de mon mieux, j’apprenais chaque mois avec mes collègues.

La solitude

Dans le même temps, en tant que dirigeant, il n’est pas vraiment possible de partager ses états d’âmes.

Actuellement, le mot « entrepreneur » a le vent en poupe.

Un point rarement abordé sur l’entrepreneuriat est la solitude.
Je pense qu’affronter cette solitude n’est pas fait pour tout le monde.

J’ai échangé avec beaucoup de confrères qui parfois me partagent leur malaise.

Même avec des salariés, la solitude pourra se faire ressentir. Une charge mentale est constamment présente et même encore plus forte.

Quand certains problèmes se présentent vous êtes seul.
Si vous tombez malade, si vous avez un accident, personne ne vous remplacera pour certaines taches

Cela met une pression supplémentaire quotidienne. Je dois avoir 4 ou 5 rappels dans mon agenda pour ne pas oublier de faire le virement des salaires chaque mois.

Je n’imagine pas ce que doit ressentir un entrepreneur qui sait qu’il aura du mal à payer les salaires de tout le monde à la fin du mois.

De mon coté, j’arrive à vivre cela plutôt bien. Ce qui est toutefois surprenant c’est le nombre « d’amis » qui vous tournent le dos lorsque votre entreprise commence à marcher 🙂

Les projets ratés

Je vous ai parlé du pole Trafic qui a cartonné et du pole Ecommerce qui n’a jamais décollé. Mais nous avons vécu de nombreux autres échecs. En fait, c’est simple. Tout ce que j’ai essayé de faire à lamentablement échoué (financièrement) à part les prestations SEO.

Vous êtes prêt ?

  • Un comparateur de prix
  • Un logiciel permettant de rédiger des fiches produits
  • Des sites e-commerce (écharpes, portefeuilles…)
  • Un logiciel SEO
  • Un site de contenu sur le massage avec vente d’ebook

Tout a raté 😀

Le succès

Aujourd’hui, je suis gérant et fondateur d’une agence qui va fêter ses 10 ans l’année prochaine.
On travaille pour les plus grandes marques.
Nous avons une excellente réputation.
Nous refusons de nombreux prospects.

Il y a eu 1 succès sur un nombre d’échecs importants. J’ai une conscience exacerbée sur le fait que réussir est un mélange de talents, de timing mais aussi et surtout de chance !

L’avenir

Je me suis fixé des objectifs très élevés cette année.
Je ne sais pas si cela va marcher ou non mais je sais que je vais essayer. Certains objectifs seront atteint d’autres non.

Conclusion

Pour conclure, j’ai un secret à partager avec vous.

Dans les moments les plus difficiles de ma vie entrepreneuriale, j’ai pris l’habitude de me répéter le matin au réveil, souvent sous la douche : « Je vais y arriver ».

Je crois que nous sommes tous capables de tout. Se sentir capable de tout ne signifie pas « tout vouloir ».

Nous sommes tous capable d’avoir des abdos en béton mais nous sommes peu nombreux à le vouloir assez pour les obtenir.

Si tu lis cet article et que tu débutes dans ta vie d’entrepreneur, sache que la première personne qui doit croire en toi, c’est toi. J’ai constamment été sous-estimé durant ma vie scolaire et professionnelles pourtant j’ai toujours cru en moi.

La confiance en soi est vraiment ce qu’il y a de plus important. Si un jour j’ai des enfants, mon principal objectif sera qu’ils aient confiance en eux.

Nous sommes le 1er Février 2018.
Je n’ai vraiment aucune idée de ce que me réservent les 10 prochaines années.

YOLO

Aurélien Bardon
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